Les jeudis de la Sorbonne

Chaque année depuis 1990, les étudiants de la formation « Métiers des arts et de la culture » de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, organisent un cycle de conférences intitulé « Les jeudis de la Sorbonne ».

Cette filière a été créée en 2002 pour permettre aux étudiants de bénéficier d’une formation professionnalisante. Elle vise à former des acteurs du secteur culturel, en assurant à ces étudiants un cursus complet, à la fois théorique et pratique, qui inclus des stages ainsi que des interventions de professionnels.

Si ces conférences sont, pour les étudiants organisateurs, une nouvelle approche du monde professionnel, elles sont aussi l’occasion pour des artistes, des acteurs et des spécialistes du champ artistique, de débattre sur un thème donné et d’exposer leurs réflexions en les confrontant aux questions du public.

Chaque année, les étudiants de cette formation sont amenés à débattre autour d’une thématique précise. Pour cette 17ème édition, nous aborderons les liens entre culture et engagement.

L’engagement à travers les résidences d'artistes

Nous débattrons le jeudi 22 mars 2007 de l’engagement à travers les résidences d’artistes. Elles nous semblent, en effet, être un exemple fort de l’engagement des institutions envers la création contemporaine, et des artistes envers la société. L’immersion dans ces lieux permet la mise en œuvre d’une démarche, d’une recherche toujours en relation avec un contexte. Cette approche représente une ouverture humaine et sociale riche. L’artiste s’engage au travers de sa pratique dans une rencontre, et s’investit dans un monde vers l’autre par ses interventions, la mise en débat et la présentation de son œuvre.

Pourtant ce cadre utopique est sans cesse remis en question par la multiplicité de ces lieux de soutien à la création, dont les conditions d’acceuil sont tout aussi variées.

En nous appuyant sur la circulaire du ministère de la culture et de la communication à l’intention des directeurs des DRAC, datée du 13 janvier 2006 visant à clarifier les enjeux et les principes généraux des résidences, nous tenterons de comprendre si cette définition est conforme à la réalité du terrain.

Nous profiterons également de cette rencontre pour interroger la spécificité de la réalisation de livres d’artistes (œuvre d’art à part entière, et non sa reproduction) au sein de résidences dans la réussite d’une rencontre entre l’art et la société.

Nous recevrons Nicolas Simarik, artiste qui a développé un projet émanant d’une rencontre avec un territoire, une population, lors d’une résidence à Toulouse; Sylvie Boulanger, directrice du CNEAI à Chatou, centre d’art consacré aux arts imprimés développant un programme de résidence, La Maison Flottante; Nathalie Viot, rapporteur pour le programme de résidence du Centre International des Récollets à Paris; Mathieu Marguerin, chargé de projets arts visuels et numériques pour Mains d’œuvre à Saint Ouen.

Nicolas Simarik

artiste plasticien

Artiste étonnant, son œuvre est bâtie sur des actes « artistico-sociétaux » aussi bien humoristiques que politiques et engagés. Il aime se glisser dans les failles du système notamment lorsqu’il se fait embaucher par des chefs d’entreprises pour des contrats de quelques minutes ou lorsqu’il écrit des Que sais-je ? sur lui-même. Il se nourrit de la culture populaire et travaille le pastiche lorsqu’il se déguise en Dupont et Dupont ou en rappeur Ricard pour une exposition à l’Espace Paul Ricard, et utilise le détournement lorsqu’il réalise l’album Panini des directeurs de Frac, ou distribue gratuitement dans la rue une réplique du journal metro qu’il intitule boulot. Nicolas Simarik est l’auteur plus récemment du catalogue La Déroute, pastiche du célèbre catalogue de VPC. Cette œuvre a été réalisée à l’invitation de l’association Entrez Sans Frapper dans le cadre d’une résidence dans le quartier d’Empalot à Toulouse. La Déroute affiche l’ambition de mettre en valeur par l’image, la vie quotidienne d’un quartier, illustrée par près de six cents habitants. Ce catalogue est un travail artistique collectif qui met au cœur de son projet les liens d’une population sur un territoire.


Sylvie Boulanger

directrice du Cneai (Centre National de l’Estampe et des Arts Imprimés)

Consacré à la publication d’artiste, le Cneai est un centre national d’art contemporain, ouvert en 1997 à Chatou (78). Lieu public et centre de recherche, c’est une plateforme de diffusion de l’art actuel qui s’intéresse aux pratiques éditoriales artistiques. Les artistes invités opèrent une relecture des notions d’originalité, de reproduction, de citation et de plagiat. Cette création artistique partagée et collective a fait naître un lieu d’accueil et de résidence, la Maison Flottante. Ouverte en janvier dernier, elle a fait l’objet d’une commande publique de la ville de Chatou, dans le but de permettre aux artistes conviés d’être à proximité du site de production et de mener leurs recherches in situ. Ainsi de nouveaux partenariats se mettent en place avec les établissements scolaires afin d’organiser des rencontres et de partager avec les artistes une expérience de création.


Mathieu Marguerin

responsable Arts Visuels et Numériques à Mains d’Oeuvres

Mains d’Oeuvres est un lieu de création et de diffusion, de recherche et d’expérience qui a ouvert en 2001 à Saint Ouen (93). Il accueille en résidence des artistes de toutes disciplines. Le rôle de Mains d’Oeuvres est de donner accès aux artistes à des espaces de travail tout en les accompagnant dans leurs projets artistiques par des aides logistiques, humaines, ainsi que de production. L’outil fondamental de la résidence est la mise à disposition d’un espace de travail et de confrontation, inscrit dans un environnement multiple et propice à rencontrer des professionnels de l’art contemporain. Un programme d’exposition s’opère en parallèle en relation avec l’activité des résidences.

Nathalie Viot

conseiller artistique, département de l’art dans la ville à la direction des affaires culturelles de la ville de Paris, rapporteur pour les arts visuels au sein du programme international des Récollets

La Mairie de Paris et le ministère français des Affaires étrangères proposent à des artistes étrangers de toutes les disciplines un programme de résidence au Centre international d’accueil et d’échanges des Récollets, lieu ouvert en 2003 au cœur de Paris. Des ateliers-logements ont été crées de façon à permettre à des artistes de faire œuvre de création lors de leur passage à Paris, et de favoriser les échanges dans ce domaine. Ce projet peut s’articuler sur l’invitation d’une institution artistique parisienne, dans le cadre d’un programme de coopération culturelle ou sur une démarche artistique personnelle de recherche.

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